À l’hiver 2025, alors que prévention numérique et éveil à l’écologie deviennent incontournables, de nombreuses familles se demandent comment accompagner leurs enfants pour qu’ils grandissent libres, respectés et connectés à la Terre. Dans tous les foyers, en campagne, en montagne ou en ville, il est désormais possible de cultiver un mode de vie en harmonie avec la nature, même pendant la saison froide : jardinage familial en intérieur, ateliers zéro-déchet, rituels cocooning, lectures engagées et réflexion sur les droits de l’enfant. À l’occasion d’événements comme le Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil, et dans un contexte où l’actualité rappelle l’importance de mieux protéger les plus jeunes face aux dérives du numérique et aux ruptures d’accompagnement, diverses pistes permettent de repenser le quotidien, de manière engagée et bienveillante, pour offrir aux enfants de nouveaux repères.
L’univers de l’enfance traverse aujourd’hui une période charnière, partagée entre dynamiques collectives porteuses d’espoir et fragilités réelles. Nombre de familles cherchent une parentalité plus douce, tournée vers le respect du vivant, alors que les défis sociétaux — crises du lien, surexposition numérique, ralentissement de la prévention éducative — s’intensifient.
Plus de 80 % des adolescents français utilisent quotidiennement les réseaux sociaux : près d’un tiers sont déjà tombés sur du contenu choquant ou dangereux. Parmi les tendances inquiétantes, la vague des “tan lines” ou “burn lines” explose sur TikTok et Instagram, poussant certaines adolescentes à s’exposer sans protection au soleil pour afficher des marques prononcées sur la peau. Les dermatologues rappellent que les coups de soleil durant l’enfance et l’adolescence sont le premier facteur de risque de mélanome, le cancer de la peau le plus grave, qui cause près de 2 000 décès chaque année en France.
La protection en ligne des enfants est également sur le devant de la scène. Vinted, largement utilisé par les familles éco-responsables, fait l’objet d’une enquête pour la présence d’annonces sexualisées ou pornographiques accessibles aux mineurs. Malgré la législation de 2024 imposant une vérification stricte de l’âge en ligne, toutes les plateformes n’appliquent pas systématiquement cette obligation. La vigilance parentale, mais aussi la mobilisation collective, s’imposent donc plus que jamais pour garantir l’innocence et la sécurité des jeunes utilisateurs.
Le secteur associatif, acteur clé de la prévention, subit pour sa part de fortes pressions budgétaires. Des structures telles que le Planning familial, les CIDFF ou Solidarité Femmes voient leurs moyens réduits : dans les Pays de la Loire, plus de 3 000 élèves sont privés cette année d’actions de sensibilisation à la vie affective, au consentement ou à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. Pourtant, les besoins ne cessent de croître. À l’échelle nationale, les infections sexuellement transmissibles chez les moins de 25 ans ont augmenté de 30 % en cinq ans, alors même que l’offre de prévention faiblit.
Face à ce paysage tendu, le Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil offre un souffle d’espoir. Pour sa 41ᵉ édition, plus de 2 000 auteurs, 400 maisons d’édition et des dizaines de milliers de visiteurs se retrouvent autour du thème de “l’altérité”, offrant aux enfants des repères, de l’inspiration et une ouverture sur l’art de vivre avec la différence. La littérature jeunesse, rappelle la directrice du Salon, permet de parler aux enfants du monde qui les entoure, d’aborder la diversité et de créer des imaginaires féconds.
L’hiver 2025 se présente comme une saison cruciale : alors que la petite enfance et l’adolescence sont exposées à des risques inédits, elles restent porteuses de résilience, de créativité et d’une capacité naturelle à se relier à la Terre. C’est dans cette tension que se construit un accompagnement bienveillant et éco-responsable.
L’histoire de l’hiver, autrefois marqué par le repli, la transmission et les moments passés ensemble, s’adapte désormais à l’ère du numérique omniprésent. Les familles qui se tournent vers la permaculture, les ateliers zéro-déchet et les activités créatives cherchent à recréer des temps de partage, loin des écrans. D’après l’ADEME, plus d’un million de familles françaises pratiquent aujourd’hui une forme de jardinage domestique ou de permaculture — un chiffre en constante hausse — tandis que la littérature jeunesse gagne en représentativité et inclusion.
Dans d’autres pays, la pédagogie de la nature et l’ouverture à la diversité font déjà partie intégrante de l’éducation collective : en Scandinavie, le “friluftsliv” (vie au grand air) infuse les écoles, en Allemagne les kindergartens forestiers se multiplient, et au Japon le respect du vivant s’enseigne dès la crèche. En France, le mouvement prend de l’ampleur, même si les défis de prévention et de coéducation restent importants.
Quelques chiffres illustrent la dynamique : en 2024, la littérature jeunesse représente 13,4 % du marché du livre, le Salon de Montreuil réunit 2 000 auteurs, et près de la moitié des ouvrages sont accessibles en FALC, en braille, ou adaptés aux enfants DYS. Sur Instagram, plus d’un million de publications sous #tanlines prouvent l’importance d’une vigilance accrue et de campagnes de prévention renouvelées. Côté alimentation, un potager domestique permet de réduire de 30 à 40 % les déchets organiques d’un foyer et augmente la part de légumes locaux dans les repas de 25 %. L’hiver est d’ailleurs une saison propice pour semer en intérieur : pois, fèves, jeunes pousses ou aromates.
Les ateliers zéro-déchet rencontrent un franc succès : l’Ademe estime à 29 kg/an le volume textile jeté par foyer, une part qui baisse nettement avec le réemploi créatif. Les classes éco-citoyennes se multiplient : près de 12 000 y participent chaque année, mêlant jardinage coopératif, solidarité et apprentissage du vivre-ensemble.
Des anecdotes témoignent de la capacité d’adaptation des familles : une véranda transformée en mini-serre en Haute-Savoie ou des ateliers de lecture nature au coin du feu, où les enfants découvrent calme, concentration et appartenance. Les missions de prévention avancent : de la rédaction d’une charte familiale du numérique à la création de cercles de lecture parents-enfants, de nombreux outils sont proposés pour traverser cette saison en conscience et en douceur.
Pour prolonger ces démarches, de nombreux guides pratiques, webinaires gratuits, podcasts, listes de lecture et ateliers sont mis à disposition des familles. L’hiver 2025 s’impose ainsi comme le temps du cocooning engagé, du tissage de liens et de toutes ces semences d’espoir qui germeront demain.
Cultiver une enfance épanouie, curieuse, libre et reliée à la Terre est plus que jamais à portée de main, pour une saison harmonieuse, inventive et tournée vers l’autre.
